Qu’on ait ou non besoin d’un œil affûté pour relire ses écrits, la correction est une étape essentielle de l’écriture. Vous pouvez accepter de relire pour le plaisir. Ou vous pouvez considérer la correction des textes comme une prestation professionnelle. Dans tous les cas, orthographe, syntaxe, ponctuation… sont autant de disciplines qui nécessitent une attention pointue, pour ciseler un texte sur la forme et avoir une vision panoramique de vos écrits.
1. Pourquoi ciseler un texte sur la forme ?
a. Corriger rime avec crédibilité
La relecture approfondie des textes est une spécialité à part entière. On y est sensibilisé depuis notre enfance. Ainsi, on a tous des souvenirs de dictées, plus ou moins heureux, où l’on retrouve la trace d’un stylo rouge à la marge.
Que ces exercices vous aient appris à relire pour le plaisir ou qu’ils aient engendré un traumatisme, la correction reste nécessaire avant l’envoi de vos textes. Cela s’applique au quotidien, pour des courriers, des messages électroniques, ou pour des récits plus amples (nouvelles, romans à éditer…).
En effet, en éliminant les fautes de forme, le travail de correction permet de focaliser l’attention de votre lecteur sur le fond de votre message. Ainsi, il sera plus concentré pour comprendre ce que vous attendez de lui, ou pour adhérer à votre point de vue. Bien sûr, le lecteur aura aussi le droit de ne pas être d’accord, car les opinions sont heureusement multiples. Mais l’absence de fautes vous donnera plus de chances de le convaincre.
Aussi, maîtriser la forme de vos textes vous apporte de la crédibilité. Un texte plein de fautes risque de ne pas être lu jusqu’au bout. Ce serait dommage, non ? On est en droit d’attendre d’un écrivain, d’un candidat à l’embauche, ou d’un individu qui a des revendications qu’il soit sérieux. Cette maîtrise de la langue écrite est ainsi un gage de confiance. Elle donne une image positive de la personne et donne envie de s’y intéresser davantage.
À l’inverse, un texte avec des fautes révèle non seulement une méconnaissance des règles du français, mais aussi et surtout une inconscience de ses propres lacunes. Cela montre que vous n’avez pas pris le temps de finaliser votre écrit, même en demandant un soutien extérieur. Cela donne l’image d’un travail bâclé.
Si vous savez qu’il y a des fautes sans pouvoir les repérer, demandez l’aide d’un relecteur. Il prendra le temps de peaufiner votre texte, dans votre intérêt.
b. Pour peaufiner son texte
Vous maîtrisez certes le fond, mais il faut avoir une vision panoramique de vos écrits. Relire permet de vérifier le sens de votre contenu, tout en ôtant les coquilles, boulettes et autres fautes de frappe.
Cette relecture, qui intervient idéalement après un bon repos, permet de reprendre un texte quasiment fini, pour le sublimer.
Imaginez votre texte comme une planche de bois : matériau fabuleux, chaleureux, aux multiples facettes et qualités. Il existe autant de textes, de styles que d’essences de bois : une infinité. Sauf que, si vous touchez cette planche avec plaisir, et que vous attrapez une écharde, vous risquez de vous désintéresser longtemps du matériau, à cause de la petite douleur qu’il aura engendrée.
La relecture, c’est comme le ponçage sur une lame de bois, qui enlève les moindres impuretés de surface et risques d’écharde. En ce sens, votre lecteur aura envie de poursuivre la découverte de votre texte.
Entendons-nous bien : en relisant, il ne s’agit pas de rendre un texte lisse ! Au contraire, il s’agit d’en diffuser le relief, mais sans interférences.
c. Relire pour le plaisir
La relecture approfondie des textes requiert de la précision, mais elle est une source d’enseignements intarissable. Corriger, c’est s’entourer de dictionnaires, s’abreuver de bons mots, découvrir et redécouvrir des termes depuis leurs origines…
Ce peut être aussi un défi ludique, de traquer les fautes, de chasser l’imprécision, de repérer les coquilles… Au-delà d’appartenir au patrimoine, la langue française est aussi un jeu. Si vous n’en êtes pas convaincus, regardez le nombre de participants aux dictées organisées de-ci de-là, non par obligation, mais bien par envie !
2. Pour une vision panoramique de vos écrits
a. Une orthographe, des orthographes...
Le besoin d’un œil affûté pour ses écrits se justifie notamment, quand on sait que la langue française n’est pas figée. L’orthographe est comme toutes les disciplines : elle évolue, elle s’adapte, tout en suivant des règles codifiées.
D’un côté, ce cadre est sécurisant : il est comme des tables de multiplication qu’on retient toute sa vie. Mais, à l’instar de la bicyclette dont la pratique ne s’oublie jamais, il faut savoir s’adapter quand on monte pour la première fois sur un vélo avec des vitesses.
D’un autre, il faut accepter l’idée que d’autres orthographes d’un mot puissent exister. Ou que des orthographes passées sont désormais désuètes.
La dernière réforme de l’orthographe française date de 1990. Aussi, notons de nouvelles règles éditées en 2016, qui posent notamment la question de l’accent circonflexe, du pluriel entre mots composés…
Je ne rentrerai pas dans le débat de savoir s’il est positif ou non de réformer cette orthographe, souvent dans le but de vouloir la simplifier. Je signale ici que ces adaptations existent. Que l’on soit d’accord ou non, il faut être conscient que des fautes que l’on considérait durant notre scolarité n’en sont peut-être plus aujourd’hui.
D’où l’importance d’être formé et au courant de ces adaptations, pour ne pas être surpris par certains mots que l’on pourrait juger trop facilement mal écrits.
Aussi, il faut bien distinguer des orthographes officiellement acceptées par ces réformes, de dialectes inventés dans les messages quotidiens (ex : langage « texto ») qui ne sauraient être acceptés dans les écrits plus officiels. Écrire un courrier en langage « texto », ça équivaudrait à mon sens à repeindre les façades du Louvre avec des taches de peinture aux couleurs vives. Ça voudrait inscrire dans une empreinte de modernité trop brutale des monuments de notre patrimoine, nos institutions… pas sûr que la société soit prête à des changements aussi brusques et clivants.
b. L'orthographe, mais pas que...
La relecture approfondie des textes ne signifie pas uniquement « corriger les fautes d’orthographe ». Certes, c’est une phase importante, mais des mots, des phrases, ce sont aussi d’autres règles à vérifier, notamment :
la conjugaison des verbes, l’emploi des temps, des modes et leurs concordances ;
la syntaxe, sur l’ordre des mots dans une phrase par exemple ;
la grammaire ;
la typographie, la ponctuation et autres règles sur les majuscules, les espacements… ;
le style, à travers les répétitions, lourdeurs, pléonasmes… à éviter.
Relire un texte dans son intégralité, c’est aussi s’assurer que le sens véhiculé est limpide. Pour cela, l’ordre des phrases a aussi une importance pour la progression du message et sa parfaite compréhension.
En relisant un texte, il est ainsi tentant d’adopter une couleur de stylo par type d’erreurs constatées.
Vous l’aurez compris : relire ne s’improvise pas et constitue un travail à part entière !
3. La correction de textes comme prestation professionnelle
Ciseler un texte sur la forme peut faire peur ! Avant toute chose, sachez que vous avez le droit de ne pas être à l’aise avec l’orthographe ! Chacun a ses qualités et ses points d’amélioration. Loin donc de moi l’idée de vouloir faire la leçon. Et, pour ne rien vous cacher, je suis pour ma part incapable de planter droit un simple clou !
L’orthographe a cette image de discipline « élitiste » qui ne correspond pas à ma réalité. Seule son importance doit pour moi être prise en compte avant tout rendu écrit, mais ne doit en rien exclure. Pour poursuivre l’analogie, si l’orthographe est élitiste, elle l’est pour moi tout autant que le bricolage, moi qui admire celles et ceux qui savent se débrouiller avec une perceuse et 3 bouts de bois.
Ainsi, si vous vous savez faible sur cette discipline, demandez à quelqu’un de vous aider : certains aiment relire pour le plaisir… oui, oui, ça existe ! Et, vous savez quoi, j’en fais même partie !
a. Faire relire à moindres frais
On ne va pas se mentir : mandater un professionnel pour la relecture approfondie de vos textes ne sera peut-être pas votre priorité ! Même s’il est le meilleur moyen de garantir la qualité (j’y reviendrai…), n’occultons pas les premiers filtres qui peuvent vous aider.
Pour des écrits dactylographiés, posez-vous des questions si votre correcteur automatique surligne des éléments. Cela peut permettre de corriger le plus gros. Aussi, des logiciels poussés et payants comme Antidote vous proposent une prestation très pointue. Attention toutefois, car les logiciels ont clairement leurs limites. Ils ne détectent pas tout et, à l’inverse, peuvent vous induire en erreur. À titre d’exemple, le correcteur automatique de Word me surligne les termes « posez-vous » que j’ai écrits quelques lignes plus haut… Je n’ai toujours pas compris pourquoi !
Pour tous types d’écrits, demandez des conseils à votre entourage qui se sent plus à l’aise avec l’écrit. Vous connaissez sûrement des gens qui sont « bons en français » et qui vous aideront avec plaisir. « Être bon en français » ne fait pas d’eux des spécialistes ni des professionnels pour autant. Mais ce sera là-encore un premier filtre qui vous permettra d’évacuer les plus grosses erreurs.
b. Corriger est un métier... un vrai !
On le sait : « le diable est dans les détails ! »
Pour tout besoin d’un œil affûté pour ses écrits, s’adresser à un professionnel sera le plus qualitatif. Il est le plus à même de ciseler un texte sur la forme.
Car oui, des personnes vivent de ce métier de relecteur / correcteur. En ce sens, il faut aussi comprendre que relire fait appel à des compétences variées, spécifiques, qu’il est nécessaire d’acquérir par des formations.
Les professionnels sont formés à l’orthographe, la typographie… et autres disciplines citées précédemment, pour vous proposer une vision panoramique de vos écrits. Ils investissent dans des dictionnaires multiples (synonymes, orthographe, champs lexicaux…) pour proposer d’améliorer aussi le style de vos contenus. Certains deviennent aussi eux-mêmes « formateurs en orthographe », pour vous transmettre leurs trucs et astuces et partager les valeurs ludiques de leur activité.
Ce savoir-faire, cet œil-de-lynx, c’est du temps passé dans votre intérêt, pour toucher du doigt la perfection. Vous l’aurez compris : si on veut une qualité optimale, relire ne s’improvise pas ! C’est pourquoi, il vous faut aussi apprécier et comprendre la valeur de ce travail. Qui dit « métier » dit « rémunération », car, même si le plaisir qu’on y met contribue clairement à l’épanouissement professionnel qu’on recherche tous, il ne suffit pas à remplir le frigo ! Le professionnel saura ainsi expliquer le tarif proposé pour vous accompagner.
c. Un regard extérieur
Envisager la correction de textes comme prestation professionnelle, c’est aussi s’adresser à une personne tierce qui découvrira votre texte pour la première fois. Au-delà d’une vision panoramique de vos écrits, le professionnel sait aussi prendre de la hauteur pour voir votre texte dans sa globalité. Il sait faire preuve de discernement pour analyser la pertinence de vos messages.
On le sait, écrire nécessite beaucoup de temps, d’investissement personnel pour aboutir à un récit qui nous satisfait. Or, après de nombreuses reprises et corrections que l’on apporte nous-mêmes, notre regard est lui-même pollué. Notre cerveau devient incapable de prendre du recul et ne voit plus les fautes.
C’est aussi l’intérêt de recourir à une personne extérieure, pour bénéficier de son regard neuf et professionnel. En comparaison d’une personne de votre entourage, le correcteur professionnel aura aussi un œil objectif, pour que vos textes soient adaptés à l’usage que vous voulez en faire.
L’écriture est belle et mérite qu’on prenne soin d’elle. C’est le travail du relecteur / correcteur qui saura embellir un peu plus vos idées, sans les dénaturer ni les trahir. Il apporte sa touche pour révéler les singularités de vos écrits, en ayant ôté leurs défauts.
Vous avez besoin d’un œil affûté pour vos écrits ? Votre écrivain public peut vous proposer une relecture approfondie de tous types de textes…
Crédits photos : Images par Annekarakash et Elizabeth Paiva de Pixabay
Comments